Quelques
mots sur le philosophe Schopenhauer
Sa vie
et ses exploits
Philosophe
pessimiste post-kantien. Son meilleur travail, c’est son œuvre « Le
Monde comme volonté et comme représentation » c’est une exploration
remarquablement et érudite de certains thèmes kantiens clés combinés, est avec
une portion de philosophie orientale.
Schopenhauer a
aidé à populariser l'abstrus travail de Kant au grand public et a apporté les
idées philosophiques contenues dans les Vedas et Upanishad dans la culture
occidentale pour la première fois.
Comme Hegel, à qui
il avait une vaine aversion alors qu'ils enseignaient tous les deux à
l'Université de Berlin, Schopenhauer prend comme point de départ l’incommunicabilité
des choses en soi, réalité qui se tient derrière le monde phénoménal dans la
métaphysique kantienne. Contrairement à Hegel, Schopenhauer accepte le point de
Kant selon lequel la réalité existe derrière le monde des apparences - le
noumène monde - est inconnaissable au moi subjectif. Cependant, il y a une
porte dérobée dans le monde des choses en soi, ou comme dit Schopenhauer dans
un style pittoresque typique, «un moyen de l'intérieur nous ouvre à cette
véritable nature intérieure des choses auxquelles nous ne pouvons pas pénétrer sans
pour autant. C'est, pour ainsi dire, un passage souterrain, une alliance
secrète, qui, comme par trahison, place nous tous à la fois dans la forteresse
qui ne pouvait pas être prise de l'extérieur ».
Ce «passage
souterrain» est découvert en réalisant
que «nous-mêmes sommes aussi parmi ces entités que nous devons savoir, que nous
sommes nous-mêmes la chose en soi »; selon Schopenhauer est implicite dans le
travail de Kant.
L'idée de Schopenhauer
est à peu près la suivante. Le «je» subjectif ne nous est révélé que dans le
monde phénomènes, il ne peut donc pas être ce qui constitue notre véritable
essence (ce qui est une «chose en soi»).
La volonté
comme essence du moi
Notre véritable
essence est la volonté. La volonté est la chose en soi qui bien qu’exposée dans
le monde d’apparences comme l'effort - la volonté de vivre – est néanmoins
révélé à mon moi subjectif immédiatement et de manière non conceptuelle.
Schopenhauer n'explique jamais vraiment en quoi cet immédiat et cette conscience consistent, seulement que la
volonté n'est pas quelque chose qui appartient à l'individu, mais est une force
d'effort universel manifeste, piégée, dans l’être individuel par son insatiable
désir de révéler lui-même dans le monde des apparences.
Contrairement à
Nietzsche qui reprendra plus tard et vénère cette idée de volonté, Schopenhauer
n’a vu dans la volonté que comme quelque chose à glorifier,
mais quelque chose à laquelle il faut résister. Nous sommes tous à la merci de
la volonté, il infecte tout ce que nous pensons et faisons, c'est la véritable
essence de l'univers, mais aussi cause de toutes nos souffrances, puisque nous
sommes esclaves de ses demandes. Schopenhauer croit, cependant, qu'il existe un
moyen de surmonter la volonté, en contemplant les arts et en particulier la
musique. En musique et arts, nous pouvons contempler la volonté universelle à
part de nos propres efforts individuels. Dans la contemplation, nous pouvons
atteindre une mesure de l'objectivité et renoncer aux exigences constantes et
l'effort de la volonté pour des objectifs transitoires.
Schopenhauer tient
également à souligner que la volonté peut être surmontée par l'intellectuel.
La
dialectique éristique
La
dialectique éristique ( l'art de
la dispute et du débat): est l’art de mener un débat de manière à avoir toujours
raison ,quels qu’en soient les moyens
Le
problème c’est : la nature mauvaise du genre humain
Si les
hommes étaient fondamentalement honnêtes, alors tout débat partirait simplement
du principe qu’il faut rechercher la vérité
Notre
vanité innée, particulièrement susceptible en matière de facultés intellectuelles,
n’accepte pas que notre raisonnement se révèle faux, et celui de l’adversaire
recevable.
on ne
se battra pas pour défendre la vérité, mais pour défendre sa propre thèse, et
pour ce faire, tous les moyens sont bons
En
règle générale, chacun cherchera donc à imposer sa position
Et celui qui sort vainqueur du
débat ne le doit bien souvent pas tant à la justesse de son jugement
dans l’articulation de sa thèse qu’à sa ruse et son habileté à la défendre.
dans l’articulation de sa thèse qu’à sa ruse et son habileté à la défendre.
Le
nouveau fondement de la dialectique pour Schopenhauer
Pour
fonder la dialectique en toute rigueur, il faut donc faire abstraction de la
vérité objective (qui relève de la logique) en considérant la dialectique uniquement
comme l’art d’avoir toujours raison
La
dialectique en tant que telle a pour seule tâche d’expliquer comment se
défendre contre tout type d’attaque, tout particulièrement contre les attaques malhonnêtes,
et comment, en retour, attaquer les affirmations d’autrui sans ne se contredire
ni, plus important encore, être réfuté.
La
définition de la dialectique ne doit admettre comme but final que le fait
d’avoir toujours raison, et non la vérité objective.
« il est nécessaire »d’avoir connaissance des coups bas
avant de pouvoir les parer, voire d’en maîtriser l’usage afin de pouvoir battre
l’ennemi par ses propres armes. »
Le but
de Schopenhauer
Pour
arriver à nos fins, il faudra puiser dans l’expérience, se pencher sur le choix
de tel ou tel stratagème, dans les débats récurrents, par telle ou telle
partie, en ramenant du particulier au général divers stratagèmes se déclinant
sous différentes formes, afin d’établir un certain nombre de stratagèmes
généraux, qui seraient alors exploitables tant pour remporter le débat que pour
les déjouer lorsqu’ils sont utilisés par autrui.
Base de
toute dialectique
ce qui
se joue dans tout débat
Quand : « L’adversaire (ou nous-mêmes, c’est égal) a énoncé une
thèse. Pour la réfuter, il y a deux modes et deux
méthodes possibles… Soit nous montrons que la thèse ne concorde pas avec la nature des choses, c’est-à-dire avec la vérité absolue et objective, ou bien qu’elle ne concorde pas avec ce que l’adversaire peut affirmer ou concéder par ailleurs, c’est-à-dire avec la vérité relative et subjective.
méthodes possibles… Soit nous montrons que la thèse ne concorde pas avec la nature des choses, c’est-à-dire avec la vérité absolue et objective, ou bien qu’elle ne concorde pas avec ce que l’adversaire peut affirmer ou concéder par ailleurs, c’est-à-dire avec la vérité relative et subjective.
La
réfutation indirecte emploie soit l’apagogie, soit l’instance.
1re stratégie : pousser
l’affirmation adverse au-delà de ses frontières naturelles
Il
s’agit de pousser l’affirmation adverse au-delà de ses frontières naturelles,
en l’interprétant de la manière la plus générale possible, en la prenant au
sens le plus large possible, en la caricaturant ; tout en restreignant le sens
de la sienne au maximum, en la délimitant au plus serré : de fait, plus une
affirmation est générale, plus elle prêtera le flanc aux attaques.
Exemple
À dit : « La paix de 1814 a rendu leur indépendance à toutes les villes hanséatiques allemandes. » B rétorque que Dantzig, à cette occasion, a justement perdu l’indépendance que lui avait octroyée Napoléon. A s’en tire ainsi : « J’ai bien dit toutes les villes hanséatiques allemandes : Dantzig était polonaise. »
À dit : « La paix de 1814 a rendu leur indépendance à toutes les villes hanséatiques allemandes. » B rétorque que Dantzig, à cette occasion, a justement perdu l’indépendance que lui avait octroyée Napoléon. A s’en tire ainsi : « J’ai bien dit toutes les villes hanséatiques allemandes : Dantzig était polonaise. »
Il consiste à
tirer parti de la polysémie (la polysémie est la caractéristique d'un mot ou d'une expression qui a plusieurs sens ou
significations différentes ) d’un terme pour étendre une
affirmation à une acception dudit terme qui n’a plus grand-chose à voir avec
l’objet du débat, pour ensuite la réfuter avec brio, donnant ainsi l’impression
qu’on aura réfuté l’affirmation première.
La parole est un combat à gagner : Arthur Schopenhauer -1
Reviewed by rachman
on
mars 28, 2020
Rating:
Aucun commentaire: