La parole est un combat à gagner : Arthur Schopenhauer -1




Quelques mots sur le philosophe Schopenhauer
Sa vie et ses exploits

Philosophe pessimiste post-kantien. Son meilleur travail, c’est son œuvre « Le Monde comme volonté et comme représentation » c’est une exploration remarquablement et érudite de certains thèmes kantiens clés combinés, est avec une portion de philosophie orientale.
Schopenhauer a aidé à populariser l'abstrus travail de Kant au grand public et a apporté les idées philosophiques contenues dans les Vedas et Upanishad dans la culture occidentale pour la première fois.
Comme Hegel, à qui il avait une vaine aversion alors qu'ils enseignaient tous les deux à l'Université de Berlin, Schopenhauer prend comme point de départ l’incommunicabilité des choses en soi, réalité qui se tient derrière le monde phénoménal dans la métaphysique kantienne. Contrairement à Hegel, Schopenhauer accepte le point de Kant selon lequel la réalité existe derrière le monde des apparences - le noumène monde - est inconnaissable au moi subjectif. Cependant, il y a une porte dérobée dans le monde des choses en soi, ou comme dit Schopenhauer dans un style pittoresque typique, «un moyen de l'intérieur nous ouvre à cette véritable nature intérieure des choses auxquelles nous ne pouvons pas pénétrer sans pour autant. C'est, pour ainsi dire, un passage souterrain, une alliance secrète, qui, comme par trahison, place nous tous à la fois dans la forteresse qui ne pouvait pas être prise de l'extérieur ».
Ce «passage souterrain» est découvert en  réalisant que «nous-mêmes sommes aussi parmi ces entités que nous devons savoir, que nous sommes nous-mêmes la chose en soi »; selon Schopenhauer est implicite dans le travail de Kant.
L'idée de Schopenhauer est à peu près la suivante. Le «je» subjectif ne nous est révélé que dans le monde phénomènes, il ne peut donc pas être ce qui constitue notre véritable essence (ce qui est une «chose en soi»).
La volonté comme essence du moi
Notre véritable essence est la volonté. La volonté est la chose en soi qui bien qu’exposée dans le monde d’apparences comme l'effort - la volonté de vivre – est néanmoins révélé à mon moi subjectif immédiatement et de manière non conceptuelle. Schopenhauer n'explique jamais vraiment en quoi cet immédiat et cette  conscience consistent, seulement que la volonté n'est pas quelque chose qui appartient à l'individu, mais est une force d'effort universel manifeste, piégée, dans l’être individuel par son insatiable désir de révéler lui-même dans le monde des apparences.
Contrairement à Nietzsche qui reprendra plus tard et vénère cette idée de volonté, Schopenhauer n’a vu  dans la  volonté que comme quelque chose à glorifier, mais quelque chose à laquelle il faut résister. Nous sommes tous à la merci de la volonté, il infecte tout ce que nous pensons et faisons, c'est la véritable essence de l'univers, mais aussi cause de toutes nos souffrances, puisque nous sommes esclaves de ses demandes. Schopenhauer croit, cependant, qu'il existe un moyen de surmonter la volonté, en contemplant les arts et en particulier la musique. En musique et arts, nous pouvons contempler la volonté universelle à part de nos propres efforts individuels. Dans la contemplation, nous pouvons atteindre une mesure de l'objectivité et renoncer aux exigences constantes et l'effort de la volonté pour des objectifs transitoires.
Schopenhauer tient également à souligner que la volonté peut être surmontée par l'intellectuel.

La dialectique éristique
La dialectique éristique ( l'art de la dispute et du débat): est l’art de mener un débat de manière à avoir toujours raison ,quels qu’en soient les moyens
Le problème c’est : la nature mauvaise du genre humain
Si les hommes étaient fondamentalement honnêtes, alors tout débat partirait simplement du principe qu’il faut rechercher la vérité
Notre vanité innée, particulièrement susceptible en matière de facultés intellectuelles, n’accepte pas que notre raisonnement se révèle faux, et celui de l’adversaire recevable.
on ne se battra pas pour défendre la vérité, mais pour défendre sa propre thèse, et pour ce faire, tous les moyens sont bons
En règle générale, chacun cherchera donc à imposer sa position
Et celui qui sort vainqueur du débat ne le doit bien souvent pas tant à la justesse de son jugement
dans l’articulation de sa thèse qu’à sa ruse et son habileté à la défendre.
Le nouveau fondement de la dialectique pour Schopenhauer
Pour fonder la dialectique en toute rigueur, il faut donc faire abstraction de la vérité objective (qui relève de la logique) en considérant la dialectique uniquement comme l’art d’avoir toujours raison
La dialectique en tant que telle a pour seule tâche d’expliquer comment se défendre contre tout type d’attaque, tout particulièrement contre les attaques malhonnêtes, et comment, en retour, attaquer les affirmations d’autrui sans ne se contredire ni, plus important encore, être réfuté.
La définition de la dialectique ne doit admettre comme but final que le fait d’avoir toujours raison, et non la vérité objective.
« il est nécessaire »d’avoir connaissance des coups bas avant de pouvoir les parer, voire d’en maîtriser l’usage afin de pouvoir battre l’ennemi par ses propres armes. »
Le but de Schopenhauer
Pour arriver à nos fins, il faudra puiser dans l’expérience, se pencher sur le choix de tel ou tel stratagème, dans les débats récurrents, par telle ou telle partie, en ramenant du particulier au général divers stratagèmes se déclinant sous différentes formes, afin d’établir un certain nombre de stratagèmes généraux, qui seraient alors exploitables tant pour remporter le débat que pour les déjouer lorsqu’ils sont utilisés par autrui.
Base de toute dialectique
ce qui se joue dans tout débat
Quand : « L’adversaire (ou nous-mêmes, c’est égal) a énoncé une thèse. Pour la réfuter, il y a deux modes et deux
méthodes possibles… Soit nous montrons que la thèse ne concorde pas avec la nature des choses, c’est-à-dire avec la vérité absolue et objective, ou bien qu’elle ne concorde pas avec ce que l’adversaire peut affirmer ou concéder par ailleurs, c’est-à-dire avec la vérité relative et subjective.
La réfutation indirecte emploie soit l’apagogie, soit l’instance.
1re stratégie : pousser l’affirmation adverse au-delà de ses frontières naturelles
Il s’agit de pousser l’affirmation adverse au-delà de ses frontières naturelles, en l’interprétant de la manière la plus générale possible, en la prenant au sens le plus large possible, en la caricaturant ; tout en restreignant le sens de la sienne au maximum, en la délimitant au plus serré : de fait, plus une affirmation est générale, plus elle prêtera le flanc aux attaques.
Exemple
À dit : « La paix de 1814 a rendu leur indépendance à toutes les villes hanséatiques allemandes. » B rétorque que Dantzig, à cette occasion, a justement perdu l’indépendance que lui avait octroyée Napoléon. A s’en tire ainsi : « J’ai bien dit toutes les villes hanséatiques allemandes : Dantzig était polonaise. »
2e  stratégie : tirer parti de la polysémie d’un terme pour étendre une affirmation
Il consiste à tirer parti de la polysémie (la polysémie est la caractéristique d'un mot ou d'une expression qui a plusieurs sens ou significations différentes ) d’un terme pour étendre une affirmation à une acception dudit terme qui n’a plus grand-chose à voir avec l’objet du débat, pour ensuite la réfuter avec brio, donnant ainsi l’impression qu’on aura réfuté l’affirmation première.


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