la philosophie politique de
Kant …..est devenue une philosophie de la liberté grâce à l’expérience de
la Révolution française
les régimes totalitaires contre la liberté
les régimes totalitaires ne se
sont pas contentés de mettre un terme à la liberté d’exprimer ses opinions,
mais ont fini par anéantir dans son principe la spontanéité de l’homme dans
tous les domaines….. Ce n’est que lorsqu’on dérobe aux nouveaux venus leur
spontanéité, leur droit de commencer quelque chose de nouveau, que le cours du
monde peut être déterminé et prévu.
le motif pour se charger du
fardeau de la politique terrestre n’est pas la peur, mais l’amour du prochain.
L’Église et la politique
L’Église avait besoin de la
politique, aussi bien à vrai dire de la politique mondaine des puissances
séculières que de la politique religieuse à l’intérieur du domaine ecclésial,
pour pouvoir se maintenir et s’affirmer sur terre et dans le monde terrestre en
tant qu’Église visible, à la différence de l’Église invisible dont l’existence
pour la foi n’a jamais été contestée par la politique. Et la politique à son
tour a besoin de l’Église, non seulement de la religion mais de l’existence
tangible dans l’espace des institutions religieuses pour démontrer sa
justification supérieure en vue de sa légitimation.
Le rôle de l’état c’est assurer la liberté même par
la force
Depuis l’avènement de
l’État-Nation, l’opinion commune est qu’il est du devoir du gouvernement de
garantir la liberté de la société de l’intérieur comme de l’extérieur, et si
besoin au moyen de la violence.
La naissance de la puissance
partout où des hommes agissent
ensemble naît la puissance, et, étant donné que l’agir-ensemble humain se
produit essentiellement dans l’espace politique, la puissance potentielle
inhérente à toutes les affaires humaines a prévalu dans un espace qui est régi
par la violence.
La relation entre la puissance et la violence dans le
sphère politique
là où la violence, qui est à
proprement parler un phénomène individuel ou qui ne concerne que quelques
personnes, s’allie à la puissance, laquelle suppose la pluralité, on assiste à
un renforcement incroyable du potentiel de la violence, lequel, bien qu’il ait
été pour sa part suscité par la puissance d’un espace organisé, croît et se
déploie par la suite, comme tout potentiel de violence, aux dépens de la
puissance.
La violence moderne qui subit les travailleurs
Dans la société moderne, le
travailleur n’est plus assujetti à aucune violence ni à aucune domination, il
est contraint par la nécessité directe inhérente à la vie elle-même.
Face à la peur
de la politique
Depuis la découverte de la bombe
atomique est venue s’ajouter la peur tout à fait légitime que l’humanité soit
éliminée de la surface de la terre par la politique et par les moyens de la
violence dont elle dispose. De cette peur naît l’espoir que l’humanité se
rendra à la raison et qu’elle se débarrassera plutôt de la politique que
d’elle-même.
La question de la guerre
Ce que les hommes produisent, ils
peuvent également le détruire, et réciproquement, ce qu’ils détruisent ils
peuvent à nouveau le reconstruire. Le pouvoir de détruire et le pouvoir de
produire s’équilibrent. ….. Mais le pouvoir de détruire et le pouvoir de
produire ne s’équilibrent pas toujours de façon parfaite.
La guerre c’est l’autre façon de la politique
les actions militaires qui
s’ensuivaient n’étaient effectivement rien d’autre qu’une poursuite de la
politique à l’aide d’autres moyens.
La mutation de la guerre
la guerre a effectivement cessé
d’être un instrument de la politique et qu’elle a commencé, en tant que guerre
d’anéantissement, à faire éclater les limites établies par le politique et par
conséquent à l’anéantir lui-même.
la guerre d’anéantissement est la seule guerre qui
corresponde au système totalitaire.
le combat est « le père de toutes choses »
Héraclite
toutes les choses ont deux aspects
qui ne se révèlent que dans le combat est également au fondement de la parole
d’Héraclite selon laquelle le combat est « le père de toutes choses ». Ici, la
violence de la guerre dans toute son horreur dérive encore directement de la
puissance et de la force de l’homme qui ne peut démontrer cette énergie
tranquille qu’il possède qu’en se confrontant à quelque chose ou à quelqu’un
sur lequel il la met à l’épreuve.
L’individu
considéré dans son isolement n’est jamais libre
l’individu considéré dans son
isolement n’est jamais libre ; il ne peut le devenir que lorsqu’il pénètre dans
la polis et y agit. Avant que la liberté ne devienne une manière de
distinguer un homme ou un type d’hommes – par exemple les Grecs des barbares –,
elle n’est rien de plus qu’un attribut pour une forme déterminée de
l’organisation des hommes entre eux.
la famille romaine et l’absence de liberté
Pour les Romains, la famille
faisait à ce point partie du domaine de l’absence de liberté que Mommsen a
traduit sans détour le mot « famille » par celui d’« esclavage ». Mais la
raison de cet esclavage était double ; il consistait d’une part en ce que le pater
familias, le père de famille, régnait seul en véritable monarque ou despote
sur la pluralité de la communauté domestique composée de la femme, des enfants
et des esclaves et qui formait la familia, en sorte que les égaux devant
lesquels il aurait pu apparaître dans toute sa liberté lui faisaient défaut. En
second lieu, il consistait en ce que ce foyer domestique, dominé par un seul,
n’autorisait aucun combat ni aucune compétition, parce qu’il devait former une
communauté que des intérêts, des positions et des points de vue antagonistes ne
pouvaient que détruire.
L’homme et le monde
il ne peut y avoir d’hommes au
sens propre que là où il y a un monde, et il ne peut y avoir de monde au sens
propre que là où la pluralité du genre humain ne se réduit pas à la simple
multiplication des exemplaires d’une espèce.
La politique a-t-elle finalement encore un sens ?
L’époque de guerres et de révolutions
L’époque de guerres et de
révolutions que Lénine a prédites à ce siècle, et dans laquelle nous vivons
effectivement, a transformé de façon démesurée et inconnue jusqu’à présent les
événements qui se déroulent en politique en un facteur élémentaire du destin
personnel de tous les hommes sur terre.
Révolutions comme les « locomotives de
l’histoire »
Les révolutions, à supposer qu’on
les considère sérieusement avec Marx comme les « locomotives de l’histoire »,
elles ont démontré on ne peut plus clairement qu’un tel trait de l’histoire se
hâte manifestement vers l’abîme, et que les révolutions – loin de pouvoir
maîtriser le contenu du désastre – ne font qu’accélérer de façon effrayante le
rythme de son développement.
HANNAH ARENDT LA POLITIQUE,LA GUERRE ET LA LIBERTÉ
Reviewed by rachman
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février 08, 2020
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