le bonheur cours philo terminale s ¬-1-



L'idée commun sur le bonheur
Tout le monde  cherche le bonheur  les uns le cherchent dans la satisfaction des plaisirs des sens ; de même, il y en a d’autres qui trouvent leur bonheur dans la richesse ; enfin, la gloire et les honneurs de l’État sont tellement attractifs pour de nombreux citoyens qu’ils sont vraiment heureux au moment où ils ont réussi à obtenir les hommages de leurs semblables.
Comment définir le bonheur ?
Epicure : le bonheur est  l'absence de douleur

Mais, précisément parce que le plaisir est le bien primitif et conforme à notre nature, nous ne recherchons pas tout plaisir, et il y a des cas où nous passons par-dessus beaucoup de plaisirs, savoir lorsqu’ils doivent avoir  pour suite des peines qui les surpassent ; et, d’autre part, il y a des douleurs que nous estimons valoir mieux que des plaisirs, savoir lorsque, après avoir longtemps supporté les douleurs, il doit résulter de là pour nous un plaisir qui les surpasse. Tout plaisir, pris en lui-même et dans sa nature propre, est donc un bien, et cependant tout plaisir n’est pas à rechercher.
Épicure, Lettre à Ménécée,

Questions
1.         Expliquez « le plaisir est le commencement et la fin de la vie heureuse »
2.      Quel est ici le sens du mot « fin » ?
3.      Comment Épicure justifie -t-il cette affirmation ?
2. Doit-on rechercher tous les plaisirs ? Doit-on fuir toutes les douleurs ? Pourquoi ?
La thèse d’Épicure
Épicure définit le bonheur comme l'absence de douleur pour l'âme et pour le corps. Le bonheur peut être atteint, car il suffit de satisfaire les désirs naturels et nécessaires pour l'obtenir Or, « tout ce qui est naturel est aisé à se procurer ». En outre, la nature nous a dotés d'un critère pour reconnaître ce qui est bon pour nous : le plaisir, « bien primitif», grâce auquel nous sentons spontanément ce qui convient à notre nature
réflexion sur  la thèse
Épicure est  le fondateur de l’école du Jardin, placera avant toute chose le bonheur de l’individu. Il n’hésitera pas à dire que ce bonheur réside dans le plaisir, quitte à concevoir ce plaisir sous une forme plus subtile que les cyrénaïques : le plaisir véritable n’est pas le plaisir en mouvement, qui s’accompagne toujours de quelque douleur, mais bien plutôt l’état paisible de l’organisme, qu’entretient, dans une vie frugale et simple, la satisfaction des seuls désirs qui soient naturels et nécessaires
en conséquence Le bonheur est là si nous savons nous contenter des plaisirs naturels et nécessaires.
La thèse de John Stuart Mill : le bonheur est le plaisir général

La thèse centrale de la théorie de l’utilitarisme de John Stuart Mill affirme que les actions sont bonnes dans la mesure où elles tendent à favoriser le bonheur , et mauvaises si elles produisent du malheur, le bonheur signifiant dans ce cas le plaisir et le malheur se rapportant à la douleur. Le point clé est que Mill parle de bonheur globalisé, c’est-à-dire du maximum de bonheur pour le maximum de personnes. Cependant, insatisfait de laisser cette formulation en l’état, car elle autorise la possibilité qu’il soit préférable de passer sa vie à poursuivre des buts hédonistes plutôt que de participer aux fruits de la civilisation humaine, il introduit l’idée que certaines sortes de plaisirs sont meilleures que d’autres. Écouter du Mozart, par exemple, apporterait un plaisir de plus grand intérêt que celui de manger un cornet de glace. Il justifie cette affirmation par un appel à l’expérience: qui d’entre nous, ayant connu à la fois des plaisirs élevés et d’autres vulgaires, accepterait d’échanger une vie remplie des premiers contre une vie faite des seconds? «Aucun humain intelligent ne consentirait à être fou, soutient-il… même s’il est persuadé que le fou, l’idiot ou le vaurien est plus content de son sort qu’il ne l’est du sien
ainsi l’éthique utilitariste, conçoit qu’ une action est bonne dans la mesure où elle augmente le bonheur général
pour plus de réflexion
   L’utilitarisme génère de nombreux questionnements embarrassants. Considérons, par exemple, qu’une action soit bonne dans la mesure où elle apporte le maximum de bonheur à un maximum de personnes, cela peut alors justifier la torture d’un voleur sur un stade de football pour satisfaire une foule en colère. De plus, les affirmations de Mill sur les plaisirs supérieurs sont assez suspectes. L’idée que les gens ayant fait l’expérience de Mozart et du cornet de glace doivent préférer Mozart ne semble pas être un argument moral, mais simplement une affaire de goût personnel.


Le bonheur : une illusion ?
Rousseau : notre bonheur est  toujours  Différé



Tant qu’on désire, on peut se passer d’être heureux ; on s’attend à le devenir ; si le bonheur ne vient point, l’espoir se prolonge, et le charme de l’illusion dure autant que la passion qui le cause. Ainsi cet état se suffit à lui-même, et l’inquiétude qu’il donne est une sorte de jouissance qui supplée à la réalité. Qui vaut mieux, peut-être. Malheur à qui n’a plus rien à désirer ! il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède. On jouit moins de ce qu’on obtient que de ce qu’on espère, et l’on n’est heureux qu’avant d’être heureux. En effet, l’homme avide et borné, fait pour tout vouloir et peu obtenir, a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le lui livre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion. Mais tout ce prestige3 disparaît devant l’objet même ; rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce qu’on voit ; l’imagination ne pare plus rien de ce qu’on possède, l’illusion cesse où commence la jouissance. Le pays des chimères5 est en ce monde le seul digne d ’être habité et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas.
Jean-Jacques Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, , p. 693-694
Questions
1. Qu'est-ce que la « force consolante »? Comment agit-elle ?
2. Expliquez : « On jouit moins de ce qu'on obtient que de ce qu'on espère, et l'on n'est heureux qu'avant d'être heureux. » (l. 6-7)

La thèse de rousseau
Nous ne sommes pas toujours conscients de notre bonheur. Il semble même que l'on ne peut jamais être heureux au présent : et notre bonheur est  toujours  Différé





« Nous ne vivons jamais  mais espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est inévitable que nous ne le soyons jamais. »
Biaise Pascal, Pensées'
Le bonheur est l'horizon de toute existence et tous les  choix marquent l'édification de cet idéal auquel Les hommes aspirent avec tant d'avidité. en plus Pascal aperçois que nous ne voyons pas le caractère misérable de notre vie  parce que nous ne cessons de nous divertir par d’autres distractions comme les jeux, , le travail…. ; Mais au fond, pour Pascal, chacun de nous sait qu’il est malheureux : c’est pour cela que nous fuyons la solitude, qui nous permettrait de regarder les choses en face.


Schopenhauer la  satisfaction est toujours menacée

Pour Schopenhauer on  se demander si l'homme est capable d'être heureux, c'est-à-dire capable d'appré­cier ses états de satisfaction. La conscience humaine n'a-t-elle pas, en effet, tendance à s'attacher à ce qui lui manque plutôt qu'à ce qu'elle possède ? Ne dit-on pas souvent d'un homme malheureux qu'il a pourtant « tout pour être heureux » ? Schopenhauer insiste, à cet égard, sur le fait que l'homme se trouve souvent incapable d'apprécier la satisfaction du désir, laquelle fait cesser le désir et plonge l'hom m e dans l'ennui. L'être humain oscille ainsi entre la souffrance du manque et l'en­nui de la satisfaction.
En effet, selon cet auteur l’homme vis toujours dans une oscillation permanente de l'homme entre la souffrance et l'ennui : soit il souffre de ne pas avoir quelque chose, soit il s'ennuie de l'avoir. Il ne peut appré­cier le bonheur que rétrospectivement, en se souvenant des souffrances passées. Il n'apprécie que le fait de ne plus souffrir. Mais, en même temps, d'autres désirs et d'autres souffrances le détournent de ce qui peut le satisfaire.
Comment réaliser  son bonheur ?
Aristote
[...] Puisque les  fins sont manifestement multiples, et que nous choisissons certaines d’entre elles (par exemple la richesse, les flûtes et en général les instruments) en vue d’autres choses, il est clair que ce ne sont pas là des fins parfaites alors que le Souverain Bien est, de toute évidence, quelque chose de parfait, Il en résulte que s’il y a une seule chose qui soit une fin parfaite….. Or le bonheur semble être au plus haut degré une fin de ce genre, car nous le choisissons toujours pour lui-même et jamais en vue d’une autre chose : au contraire, l’honneur, le plaisir, l’intelligence ou toute vertu quelconque, sont des biens que nous  choisissons assurément pour eux-mêmes (puisque, même si aucun avantage n’en découlait pour nous, nous les choisirions encore), mais nous les choi­sissons aussi en vue du bonheur, car c’est par leur intermédiaire que nous pensons devenir heureux. Par contre, le bonheur n’est jamais choisi en vue de ces biens, ni d’une manière générale en vue d’autre chose que lui-même. [...]En ce qui concerne le fait de se suffire à soi-même, voici quelle est notre position : c’est ce qui, pris à part de tout le reste, rend la vie désirable et n ’ayant besoin de rien d ’autre. Or tel est, à notre sentiment, le caractère du bonheur. [...] On voit donc que le bonheur est quelque chose de parfait et qui se suffit à soi-même, et il est la fin de nos actions.
Aristote, Éthique à Nicomaque, p. 54-57.

Questions
1. Pourquoi Aristote affirme-t-il que « les fins sont manifestement multiples »?
Que signifie le mot « fin », ici ?
2. Expliquez l'expression « Souverain Bien » À quelle réalité fait originairement référence le terme « souverain » ?
3. Pourquoi, d'après Aristote, le bonheur est-il le « Souverain Bien » ?
4. Pourquoi peut-on dire que le bonheur est le fait de se suffire à soi-même ?
La thèse d’Aristote
Aristote recherche, par-delà la diversité des actions humaines, quel est le but que nous poursuivons. Ce but, le « Souverain Bien », est le bonheur, qu'il définira comme « l'activité de l'âme conforme à la vertu », c'est-à-dire comme un accomplissement de l'excellence proprement humaine.

réflexion sur  la thèse
Dans l'Éthique à Nicomaque d’Aristote , il étudie     les moyens  d’ acquérir le bonheur
en exerçant la faculté qui lui est propre et constitue son être spécifique. La raison est cette faculté propre à l’homme, et la vertu est la capacité à produire des actions conformes à la raison : la vie vertueuse est donc la condition essentielle du bonheur, et elle constitue l’objet principal de l'Éthique à Nicomaque
Et du point de vue d’Aristote, ce type d’accomplissement individuel est seulement un premier degré du bonheur, parce que, au- delà de ses aspects particuliers, le bonheur authentique doit être un bien parfait, suffisant à lui-même, donc n’ayant aucun besoin de quelque chose d’extérieur qui puisse augmenter sa valeur. En tant que principe et comme but ultime de toutes nos aspirations et de toutes nos actions, il se trouve au-delà de tout éloge, se situant parmi les biens parfaits qui rapprochent les hommes de la condition divine. Par conséquent, le bonheur peut être apprécié comme la suprême beauté, le bien suprême et, en même temps, le suprême plaisir, tous ceux-ci étant en même temps et dans une unité inséparable. Bref, le bonheur est une activité de l’âme en conformité avec la vertu parfaite de l’homme,  et activité exercée par celui-ci d’une manière constante, tout au long de sa vie.
Et pour parvenir au bonheur  il faut des exercices de la  raison, et l'activité scientifique permet d'atteindre ce  bonheur le plus élevé

Et il  est accessible à tous, parce que sa source se trouve à l’intérieur de l’âme
Kant : le bonheur ne peut pas être une fin morale

contre Aristote, le bonheur ne peut pas être une fin morale :si c’était vrai, la nature nous aurait donné les moyens d’y accé­der, ce qui n’est pas le cas. En agissant moralement, nous pouvons juste nous rendre « dignes d’être heureux ». Il faut alors admettre que cette conciliation entre devoir et bonheur, impossible en cette vie, nous sera donnée dans une autre, ce qui exige de « postuler» que lame est immortelle.
Épictète : Le bonheur implique un détachement de tout ce qui est extérieur à volonté humain
Si le bonheur est la fin que tous les hommes recherchent, bien peu sont capables d’évaluer ce qui y fait obstacle. La plupart croient que le bonheur consiste dans les richesses, les honneurs, la santé ou l’affection d’autrui : ce sont malheureusement des biens dont l’acquisition n’est pas entièrement en notre pouvoir. Faire dépendre son bonheur de l’acquisition de ces biens, c’est le placer dans ce qui est par nature hors de la portée de notre volonté, et se condamner à être toujours malheureux. Le bonheur implique un détachement de tout ce qui est extérieur à notre volonté, ce qui nécessite de notre part une véritable réforme intérieure.

Montaigne :le bonheur réside dans la satisfaction sensuelle
La sagesse traditionnelle, et en parti­culier la sagesse stoïcienne, proclame que l'homme, pour atteindre le bonheur, doit se détacher de son corps et échapper ainsi à la fragilité du temps. Montaigne, au contraire, recherche une sagesse à la mesure de l'homme: il doit donc apprendre à accepter de vivre avec son corps et dans l'éphémère. D'ailleurs, il n'est pas vrai que le corps soit cet élé­ment de désordre que nous ont dépeint Platon ou les stoïciens.. 
Comme Lucrèce, Montaigne pense que le corps a des désirs réglés et limités: c'est l'âme qui présente au désir des objets illu­soires et illimités. Le bonheur humain ne consiste que dans la jouissance temporelle et éphémère des plaisirs corporels.

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