INTRODUCTION
Le
mot perception (du latin percipere, « s'emparer de », et perceptio, « récolte
») se définit comme une manière, pour le sujet conscient, de saisir le monde
extérieur par l'intermédiaire des sens. La perception met donc en jeu à la fois
notre sensibilité (nous sentons les choses que nous percevons) et le jugement
(nous pensons les choses que nous percevons).
QUESTIONS
1. Peut-on être confiant envers nos perceptions ?
2. Comment déterminer ce rapport entre sensibilité et
jugement ?
3. Qui sont les limites de la perception
ainsi que sa valeur ?
1) Peut-on être confiant envers nos perceptions ?
Il existe
une différence entre la perception d’ une chaise et perception d’ une certaine
émotion - la joie , par exemple. On sépare ainsi la perception des choses ou
des objets - qu'on appellera perception externe - de la perception des pensées,
sentiments, affections, impressions, etc. - qu'on nommera perception interne.
Peut-on dire de ces deux formes de perception qu'elles ne sont pas fidèles à la
réalité ?
EXPLICATION D’UN TEXTE
TEXTE DE Montaigne
Les sens sont aux uns plus obscurs et plus sombres,
aux autres plus ouverts et plus aigus. Nous prenons les choses différemment,
selon ce que nous sommes et ce qu’il nous en semble. Or ce qui nous en semble
étant si incertain et controversé, ce n’est pas étonnant si on nous dit que
nous pouvons avouer que la neige nous apparait blanche, mais que d’établir si
en elle-même et à la vérité, elle est telle, nous ne pouvons en répondre, et,
cette base étant ébranlée, toute la science du monde s’en va nécessairement à
vau-l’eau. Et que dire de ce que nos sens mêmes se contredisent l’un l’autre ?
Une peinture semble en relief à la vue, au maniement elle semble plate, dirons-nous que le musc est agréable ou
non, quand il réjouit notre odorat et offense notre goût ? Il y a des herbes et
des onguents utiles pour une partie du corps, qui en blessent une autre. Le
miel est plaisant au goût, déplaisant à la vue. [...]. Or, notre état
accommodant les choses à soi et les
transformant selon soi, nous ne savons plus ce que sont les choses en
vérité, car rien ne vient à nous que falsifié et altéré par nos sens. Où le
compas, l’équerre et la règle sont gauches, toutes les proportions qu’on en
tire, tous les bâtiments qui sont dressés avec leur mesure, sont aussi
nécessairement manqués et défaillants. L’incertitude de nos sens rend incertain tout ce qu’ils produisent.
[...] Au demeurant, qui sera propre à juger de ces différences ?[...] Pour
juger des apparences que nous recevons des objets, il nous faudrait un
instrument d’appréciation, pour valider cet instrument, il nous faut en
démontrer le bon fonctionnement, pour vérifier la démonstration, il faut un
instrument, nous tournons en rond.
Puisque les sens ne peuvent arrêter notre débat, étant pleins eux-mêmes
d’incertitude, il faut faire appel à la raison, mais aucune raison ne
s’établira sans une autre raison, nous voilà allant à reculons jusqu’à
l’infini.
Notre pensée ne s’applique pas aux choses
étrangères, elle est conçue par l’entremise des sens, et les sens
n’appréhendent pas un objet étranger, ils ne comprennent que leurs propres impressions.
Ainsi l’idée que nous nous faisons de l’apparence d’un objet ne fait pas partie
de l’objet, c’est seulement l’impression qu’elle fait sur nos sens, et comme
cette impression et cet objet sont des choses différentes, celui qui juge par
les apparences, juge par une chose autre que l’objet. Et de dire que les
impressions des sens rapportent à l’âme,
par ressemblance, la qualité des objets étrangers, comment l’âme et la raison
peuvent-elles s’assurer de cette ressemblance, n’ayant nul commerce avec les
objets étrangers ?
Montaigne,
« Apologie de Raymond Sebond » (français moderne), in Essais, II. 12.
Thèse de Montaigne
nos connaissances proviennent des sens certes. Mais l'expérience nous
montre que beaucoup nos perceptions sont trompeuses , c’est pour cela qu’ il est
nécessaire de mettent en cause la vérité
des informations sensorielles
La perception peut se révéler limitée. Ainsi, les illusions
d'optique montrent la faiblesse du jugement accompagnant nos sensations
Cette
thèse est conforme avec Le scepticisme qui est un courant philosophique datant de
L'Antiquité. En mettant en cause la foi perceptive, il affirme qu'il est
possible d'opposer à toute connaissance des raisons de douter.
Aussi serait-il préférable, plutôt que de soutenir quoi que ce
soit : de suspendre son jugement.
COURS DE LA PERCEPTION TERMINALE LE BAC C’EST FACILE
Reviewed by rachman
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novembre 11, 2019
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