COURS DE LA PERCEPTION 2 Le bac c’est facile Terminale

Introduction
Je vois des      gens  dans  la  rue mais je regarde un objet qui m’a intrigué dans une vitrine ; j’entends la musique mais      j’écoute la mienne    : « voir »  et « entendre »        sont  des      verbes qui expriment  des sensations, tandis que   « regarder » et   « écouter » sont des    verbes qui expriment  des      perceptions.
Questions principales
·        Quelles différences y a-t-il entre « sentir » et « percevoir » ? 
·         Quelle réalité nous donne la perception ?
·        Peut-on faire confiance  à nos perceptions ?
·        quelle relation existe entre penser te percevoir  ?
·        Apprend-on à percevoir ?
1.    PERCEPTION ET SENSATION
Peut-on cependant réduire ainsi l’objet à une collection de qualités senties et la perception à une somme de sensations reçues ?

·        René Descartes
Quand Descartes a considéré  sa  connaissance  des objets de ses perceptions sensorielles. il a énuméré toutes les caractéristiques de la cire dont ses sens ont conscience: son odeur, sa couleur, son apparence, sa texture, etc. Mais il a remarqué ensuite que toutes ces caractéristiques peuvent changer, et pourtant il en a toujours conscience en tant que même morceau de cire. Cela signifie que ce ne sont pas les informations qu’il reçoit de ses sens qui lui permettent d’identifier et de connaître la nature de la cire. Toutes les informations sensorielles sont susceptibles de changer, et pourtant sa connaissance que la cire est toujours là est constante. Par conséquent, les sens ne peuvent pas être la source de sa connaissance, il rejette donc cette hypothèse.

·        La thèse  défendues des empiristes
Hume, comme Locke, pensait que la connaissance commençait par ce que nous connaissons directement, à savoir le contenu de notre esprit - ce qu’il appelait les «perceptions de l’esprit». il classe ces perceptions en deux catégories: les idées et les impressions. Les impressions sont ce que nous percevons lorsque nous regardons un objet, on ressentent une sensation ou une émotion, quand on touchent quelque chose, etc. Les impressions peuvent donc être externes ou internes à nous-mêmes. Les idées sont ce que nous percevons lorsque nous imaginons, pensons ou nous souvenons de quelque chose. Les impressions, dit-il, sont «fortes et vives», tandis que les idées sont «faibles et ternes». Dans le langage courant, nous pouvons désigner les «idées» comme des «pensées» et les «impressions» comme des «sensations» il faut noter la définition particulière donnée par Hume à chacune d’elles. "La pensée la plus vive", dit-il, "est toujours inférieure à la sensation la plus terne

Résumée de la première partie
Le scepticisme concernant la perception a donné des  arguments concernant la perception plus  profonde . La cible principale du sceptique est le réalisme naïf. Le réalisme naïf c’est la vision que le monde est plus ou moins tel que nous le percevons.
Ce point de vue il est menacé par largement répandue selon lequelle nous ne percevons pas le monde directement. Si cela est vrai, il peut y avoir des retentissement sceptiques. Il se peut que nous ne percevions pas du tout le monde extérieur.
En fait, de nombreux philosophes ont conclu que nous ne percevons pas le monde directement. C'est plutôt que nous avons des perceptions, et de ces perceptions nous retenons l'existence du monde extérieur. Ce que nous percevons a été appelé de diverses manières idées (Locke, Berkeley), impressions (Hume) ou données sensorielles (Russell).
Il n’existe pas de méthode expérimentale permettant de distinguer entre voir un objet et voir une donnée sensorielle. Alors, pourquoi alors introduire des données de sens? L'argument le plus populaire pour les données sensorielles est



 Une illusion d'optique de lignes parallèles faites pour paraître courbées peut tromper nos sens. 

2.    Perception et jugement
·        René Descartes

« Je comprends  par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit ce que je croyais voir de mes yeux » (René Descartes, Méditations métaphysiques, 1641 ).
Lorsque Descartes commenca par soumettre ses croyances à une série d'arguments sceptiques de plus en plus rigoureux, en se demandant comment on peut être sûr de l'existence de quoi que ce soit.
Se pourrait-il que le monde que nous connaissons ne soit qu'une illusion? Nous ne pouvons pas faire confiance à nos sens, car nous avons tous été «trompés» par eux à un moment ou à un autre, et nous ne pouvons donc pas compter sur eux comme un pied ferme pour
Mais de l’autre côté ,quand  Descartes parle des sens et de nos jugements comme si ces choses pouvaient être facilement séparées. est-ce vraiment possible? Pour qu’il en soit ainsi, il faudrait qu’il y ait des «données sensorielles brutes» - des perceptions avant que l’esprit ne puisse les traiter - puis un esprit qui interprète. Mais il n’est pas du tout clair qu’il existe des données telles que les données sensorielles brutes. Une autre façon de penser est de poser la question suivante: faisons-nous réellement deux choses lorsque nous faisons l'expérience du monde: percevoir et juger? Si vous pensez que c'est le cas, essayez d'expliquer ce qu'est percevoir sans juger et comment nous pouvons le faire.

·        Texte de kant

Les  sens  ne  trompent pas : proposition qui récuse le reproche le plus important, mais aussi à bien peser, le plus vain qu’on adresse aux sens, ce n’est pas qu’ils jugent toujours exactement, mais ils ne jugent pas du tout,  c’est pourquoi l’erreur n’est jamais qu’à la charge de l’entendement.  Cependant l’apparence sensible  (...) tourne pour l’entendement,  sinon à la      justification, du moins à l’excuse ;  c’est que l’homme en arrive souvent à tenir l’élément subjectif de sa représentation pour l’objectif  (la tour éloignée dont on ne voit pas les angles est considérée comme ronde ; les lointains de la          mer qui atteignent le   regard par des rayons lumineux plus élevés,      sont considérés plus    hauts que le rivage […] ; la pleine lune qu’on voit, quand elle monte à l’horizon, à travers un air chargé      de vapeurs, bien qu’on la saisisse avec le même angle de vue, est tenue pour plus éloignée,   donc pour plus grande que lorsque est haut dans le ciel) ; et ainsi il en vient à prendre le phénomène pour l’expérience et à tomber dans l’erreur, comme en une faute de l’entendement, non comme       en une faute      des sens.
E. Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, première partie,11,trad.M Foucault, Vrin, 1994, p.31
·        Thèse de Kant
Kant a fait valoir que la question de la sensibilité n'était pas conceptuelle mais intuitive, où les intuitions étaient des rencontres immédiates avec des éléments ou des événements singuliers.
Et les sens ne peuvent tromper dans la      mesure où ils ne jugent pas. Seul l’entendement (l’intelligence peut se tromper.
Les humains pourraient établir des relations entre les objets, y compris leur propre corps, par le biais de la perception sensorielle. Mais ils ne pourraient pas pour autant en venir à connaître la nature interne ou les propriétés intrinsèques des choses incarnées.
la forme de la sensibilité était elle-même connue non pas comme un ensemble général de caractéristiques se rapportant à ce qui était donné à l'intuition sensible, mais comme donnée dans l'intuition a priori. Cette dernière affirmation était intimement liée au récit de Kant sur les mathématiques, en particulier la géométrie.


3.    La perception et l’art
Apprend-on à percevoir ?
Apprendre à percevoir semble signifier d'abord l'enrichissement et l'élargissement de ce qu'on perçoit naturellement. N'est-ce pas d'ailleurs ce à quoi nous invitent les artistes ?
un musicien professionnel et un amateur ne perçoivent-ils pas la même chose de la mélodie qu'ils entendent sans doute ,Dans la mesure où le premier per­çoit plus de choses que le second
·        texte de Bergson
Nous aimons, en psychologie et ailleurs, à aller de la partie au tout, et notre système habituel d’explication consiste à reconstruire idéalement notre vie mentale avec des éléments simples, puis à supposer que la composition entre eux de ces éléments a réellement produit notre vie mentale. Si les  choses se passaient ainsi, notre perception serait en effet inextensible ; elle serait faite de l’assemblage de certains matériaux déterminés, en quantité déterminée, et nous n’y trouverions jamais autre chose que ce qui aurait été déposé en elle d’abord. Mais les faits, quand on les prend tels quels, sans arrière-pensée d’expliquer l’esprit mécaniquement, suggèrent une tout autre interprétation. Ils nous montrent, dans la vie psychologique normale, un effort constant de l’esprit pour limiter son horizon, pour se détourner de ce qu’il a un intérêt matériel à ne pas voir. Avant de philosopher, il faut vivre ; et la vie exige que nous nous mettions des œillères, que nous regardions non pas à droite, à gauche ou en arrière, mais droit devant nous dans la direction où nous avons marché. [...] Auxiliaire de l’action, [la perception] isole, dans l’ensemble de la réalité, ce qui nous intéresse ; elle nous montre moins les choses mêmes que le parti que nous en pouvons tirer. Par avance elle les classe, par avance elle les étiquette ; nous regardons à peine l’objet, il nous suffit de savoir à quelle catégorie il appartient. Mais, de loin en  loin, par un accident heureux, des hommes surgissent dont les sens ou la conscience sont moins adhérents à la vie. La nature a oublié d’attacher leur faculté de percevoir à leur faculté d ’agir. Quand ils regardent une chose, ils la voient pour elle, et non plus pour eux. Ils ne perçoivent plus simplement en vue d ’agir ; ils perçoivent pour percevoir - pour rien, pour le plaisir. Par  un certain côté d’eux-mêmes, soit par leur conscience soit par un de leurs sens, ils naissent détachés ; et, selon que ce détachement est celui de tel ou tel sens, ou de la conscience, ils sont peintres ou sculpteurs, musiciens ou poètes. C’est donc bien une vision plus directe de la réalité que nous trouvons dans les différents arts ; et c’est parce que l’artiste songe moins à utiliser sa  perception qu’il perçoit un plus grand nombre de choses.
Eh bien, ce que la nature fait de loin en loin, par distraction, pour quelques privilégiés, la philosophie, en pareille matière, ne pourrait-elle pas le tenter, dans un autre sens et d’une autre manière, pour tout le monde ? Le rôle de la philosophie ne serait-il pas ici de nous amener à une perception plus complète de la réalité par un certain déplacement de notre attention ? Il s’agirait de détourner cette attention du côté pratiquement intéressant de l’univers et de la retourner vers ce qui, pratiquement, ne sert à rien. Cette conversion de l’attention serait la philosophie même.
Henri Bergson, « La Perception du changement », in La Pensée et le mouvant, p. 151-153.

Questions
Que veut dire Bergson quand il affirme que la perception normale sélectionne ce qui l'intéresse ?
Pourquoi l'art doit-il servir de modèle à la philosophie ?

·        Thèse Bergson
Bergson oppose ici deux régimes de perception : une perception ordinaire, pratique et sélective, et une perception libérée de notre attention à la vie qui, sur le modèle des artistes, intensifie notre rapport à l'être.

COURS DE LA PERCEPTION 2 Le bac c’est facile Terminale COURS DE LA PERCEPTION  2  Le bac c’est facile Terminale Reviewed by rachman on novembre 13, 2019 Rating: 5

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