L’histoire




L’histoire :Du grec historia, « enquête ».  Ce mot recouvre principalement deux significations, que la langue allemande distingue : le devenir historique lui-même, comme ensemble d’événements (Geschichte), et la connaissance du passé que l’historien essaie de constituer (Historie).
Et Comprise comme discipline ou comme savoir, elle peut être définie comme la connaissance du passé, telle que l’étude des documents permet de l’établir
L’événement, entre histoire et mémoire
Pourquoi est-il important de distinguer l'histoire de la mémoire ?
l'histoire et la mémoire texte de ANTOINE PROST

Le défi que les historiens doivent désormais relever est de transformer en histoire la demande de mémoire de leurs contemporains. [...] On fait valoir sans cesse le devoir de mémoire : mais rappeler un événement ne sert à rien, même pas à éviter qu’il ne se reproduise, si on ne l’explique pas. Il faut  faire comprendre comment et pourquoi les choses arrivent. On découvre alors des complexités incompatibles avec le manichéisme purificateur de la commémoration. On entre surtout dans l’ordre du raisonnement, qui est autre que celui des sen­timents, et plus encore des bons  sentiments. La mémoire se justifie à ses propres yeux d’être morale­ment et politiquement correcte, et elle tire sa force des sentiments qu’elle mobilise. L’histoire exige  des raisons et des preuves.
Je suis, il est vrai, un rationa­liste impénitent - un universi­taire peut-il ne pas l’être ? - aussi je pense qu’accéder à l’histoire  constitue un progrès : il vaut mieux que l’humanité se conduise en fonction de raisons que de sen­timents. C’est pourquoi l’histoire ne doit pas se mettre au service de  la mémoire ; elle doit certes accep­ter la demande de mémoire, mais pour la transformer en histoire. Si nous voulons être les acteurs responsables de notre propre avenir, nous avons d’abord un devoir d’histoire.
Antoine Prost, Douze Leçons sur l’histoire,  Le Seuil, 1996, p. 305-306
Mots clefs
le manichéisme : Simplification abusive, qui ramène une situation complexe à une opposition entre bien et mal.
Impénitent :Personne qui a confiance en la raison, qui en reconnaît la valeur et qui persiste dans cette exigence de rationalité.
Questions
1. Pourquoi l'histoire est-elle du côté de la complexité alors que la mémoire est plus volontiers simplificatrice, manichéenne ?
2. S'il y a « autant de mémoires que de groupes », peut-il y avoir concur­rence entre différentes mémoires ?
3. En quel sens l'histoire a-t-elle une fonction libératrice ?
La thèse de ANTOINE PROST
L'histoire est cette tentative de compréhension.et elle exige  des raisons et des preuves.et
Le devoir de l’historien  consiste à ne pas  mettre l’histoire au service de  la mémoire .  
Texte  de PIERRE NORA
La mémoire est la vie, toujours portée par des groupes vivants et, à ce titre, elle est en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de l’amnésie, inconsciente de ses déformations successives, vulnérable à toutes les utilisations et manipulations, susceptible de longues latences et de soudaines revitalisations. L’histoire est la reconstruction toujours problématique et incomplète de ce qui n’est plus. La mémoire est un phé­nomène toujours actuel, un lien vécu au présent éternel ; l’histoire, une représentation du passé. Parce qu’elle est affective et magique, la mémoire ne s’accommode que de détails qui la confortent [...]. L’histoire, parce que opération intellectuelle et laïcisante3, appelle analyse et discours critique.
La mémoire installe le souvenir dans le sacré, l’histoire l’en débusque, elle prosaïse toujours. La mémoire sourd d’un groupe qu’elle soude, ce qui revient à dire [...] qu’il y a autant de mémoires que de groupes ; qu’elle est, par nature, multiple et démultipliée, collective, plurielle et individualisée. L’histoire, au contraire, appartient à tous et à personne, ce qui lui donne vocation à l’universel. La mémoire s’enracine dans le concret, dans l’es­pace, le geste, l’image et l’objet.
L’histoire ne s’attache qu’aux continuités temporelles, aux  évolutions et aux rapports des choses. La mémoire est un absolu et l’histoire ne connaît que le relatif.
Au cœur de l’histoire, travaille un criticisme destruc­teur de la mémoire spontanée.
La mémoire est toujours sus­pecte à l’histoire dont la mis­sion vraie est de la détruire et  de la refouler.

La thèse de PIERRE NORA
il ne faut pas  confondre la mémoire et  l’histoire
parce que la mémoire est le livre des vivants et de leurs sentiments ,et de leurs souvenirs……, toujours  en évolution permanente, et il y a autant de mémoires que de groupes
 en revanche l’histoire  est la reconstruction problématique et incomplète de ce qui n’est plus, elle est appelle analyse et discours critique

L’histoire L’histoire Reviewed by rachman on octobre 20, 2019 Rating: 5

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