Il commence par cette question originale :
Comment se fait-il, se demande-t-il, que nous considérions que certaines propriétés sont susceptibles d’être l’objet d’une induction alors que d’autres nous paraissent ne pas l’être ?
Puis en passe a son exemple fictif et logique qu’on appelle :
« le paradoxe de Goodman ». Il invente un adjectif de couleur, « vleu », signifiant : « vert jusqu’à une certaine date T et bleu ensuite ». La théorie de l’induction nous apprend qu’à partir de l’observation d’émeraudes vertes nous pouvons induire que « toutes les émeraudes sont vertes ». Or, un tel raisonnement n’est pas valide car la même observation pourrait nous pousser à induire que « toutes les émeraudes sont vleues ». Pourquoi ne pas conclure que les émeraudes appartiennent à la classe des “minéraux changeant rarement de couleur” ? Ce paradoxe a pour but de faire apparaître que les catégories avec lesquelles nous pratiquons l’induction ne correspondent pas a priori à des entités réelles. Autrement dit, les catégories que nous mobilisons pour nos inductions appartiennent à un monde culturel dans lequel nous vivons (ce qu’il appelle l’implantation, entrenchment). Goodman critique ainsi le formalisme logique de l’empirisme du Cercle de Vienne et concourt avec ses prédécesseurs à souligner les limites d’une conception strictement empiriste et inductive de la science, ce qui, par rebond, participe à restaurer la légitimité de la réflexion philosophique dont Carnap avait voulu trop rapidement se débarrasser. La science, malgré les résultats importants de ses recherches, apparaît comme une activité plus complexe que le positivisme tend à le faire croire.
La critique du formalisme logique de l’empirisme du Cercle de Vienne par Goodman
Reviewed by rachman
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janvier 12, 2011
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