Kant : « la réalisation
d'un plan caché de la nature »
« On
peut envisager I ‘histoire de I ‘espèce humaine en gros comme la réalisation
d'un plan caché de la nature pour produire une constitution politique parfaite
sur le plan intérieur,et, en fonction de ce but à atteindre, également parfaite sur le
plan extérieur ». Kant
Kant souligne que la nature dans son
ensemble parait obéir au « principe de finalité ». Si elle offre à l'homme la
possibilité d'avoir une Histoire, c'est sans doute aussi en vue d'une certaine « fin » : permettre à l'humanité de
s'accomplir pleinement dans ses facultés, en particulier morales, par la
succession des générations.
Et dans l'Idée d'une histoire universelle
d'un point de vue cosmopolitique (1784), Kant suggère de voir l'ensemble de
l'Histoire humaine comme « la réalisation
d'un plan caché de la nature ». En effet, la nature parait ne « rien faire en vain » : elle n'accorde à
chaque être que des facultés qui lui sont appropriées et dont il peut faire
pleinement usage. En dotant l'homme de la raison, la nature a fait de lui un être
susceptible d'un progrès infini, qui ne peut s'accomplir que par l'œuvre d'une
longue succession de générations.
L'Histoire a donc pour
finalité l'accomplissement progressif et régulier des capacités de l'humanité.
Ce qui assure la dynamique de ce progrès,
c'est la présence en l'homme d'une tendance contradictoire que Kant appelle « l'insociable sociabilité ». Elle pousse chaque
homme à essayer de surpasser les autres pour satisfaire ses propres intérêts et
en même temps à devoir s'associer avec autrui.
En effet Sans le postulat d’une finalité, l’histoire nous apparaît tel
un chaos. Certes, son spectacle nous montre que l’homme est Insociable
cherchant bien souvent à satisfaire avant tout ses désirs propres.
Néanmoins, cette insociabilité va être
saisie comme le moyen du progrès en général. Par le conflit, l’humanité
progresse, car si chacun cherche son intérêt, chacun cherche aussi à vivre en
société. L’insociabilité va donc devenir le moteur du développement. Une forme
de pessimisme anthropologique n’est pas contradictoire avec un optimisme moral.
C'est ce qui conduit nécessairement les
hommes à vivre de plus en plus dans des rapports de droit et à se moraliser. La
fin de l'Histoire doit donc être une paix parfaite entre les hommes, au sein
d'une « société des nations » mettant fin aux conflits entre les Etats.
Kant précise toutefois que cette idée d'un « plan
caché de la nature » a surtout une valeur « pratique » : il s'agit seulement d'un «
fil conducteur» pour rendre l'Histoire intelligible et orienter l'action.
« La
Raison gouverne le monde et par conséquent gouverne et a gouverné I ‘histoire
universelle. »Hegel
Pour Hegel, le cours de l'Histoire est
profondément rationnel. Le devenir historique est l'effet d'une dynamique,
celle par laquelle « l'Esprit » se réalise et vient à prendre conscience de
lui-même. Hegel montre ainsi dans le détail comment chaque peuple, avec ses
institutions et son « Esprit » particuliers, représente une
certaine étape dans le progrès du droit et de la liberté. C'est pourquoi il
peut affirmer que « la Raison gouverne le monde » :
l'Histoire est le lieu de son accomplissement, de sa réalisation. Il ne s'agit
pas cependant d'un processus régulier et pacifique.
Chaque peuple est un moment nécessaire, mais qui
doit en même temps être dépassé.
D'autre part, ce sont les « passions » des « grands hommes » qui sont
l'élément actif de l'Histoire. Ceux-ci n'agissent pas consciemment dans le but
de faire progresser la Raison. Mais, pour satisfaire leurs ambitions
individuelles, ils mettent en œuvre des moyens qui contribuent à ce progrès. On
peut parler alors d'une sorte de « ruse de la Raison » (La Raison dans
l'Histoire, 1830).
Par conclusion La Raison a toujours guidé
l’histoire universelle, selon Hegel : la Révolution et l’esprit qui l’animait
ne sont jamais que la Raison en acte de l’Histoire. La philosophie de Hegel est
l’expression de cette Raison devenue consciente d’elle-même.
Marx :
l’histoire est le produit de la lutte des classes
Marx, contrairement à Hegel, montre que ce ne
sont pas les idées qui mènent le monde, que l’histoire n’est pas celle de
l’esprit mais qu’elle est le produit de la lutte des classes., ce sont donc les
conditions matérielles de l'existence des hommes qui font l'Histoire. Tel est
le principe du « matérialisme historique ». Le déroulement de l'Histoire s'explique par le rapport entre les « forces productives » (le niveau technique
d'une société) et les « rapports de production » (l'organisation
sociale, divisée en « classes »).
L'évolution des conditions techniques amène ainsi nécessairement des moments de
crise, des révolutions sociales et politiques.
L'Histoire est, pour cette raison, le résultat
de la « lutte des classes », qui ne peut mener
qu'a l'avènement de la société communiste ou seront enfin résolues toutes les
causes des conflits entre les hommes. Ce sera alors la « fin »
d'une Histoire subie par les hommes, c'est-à-dire uniquement déterminée par des
conditions « matérielles », sociales et économiques.
Le moteur donc de l’histoire n’est pas les
passions des hommes dont la raison se sert, comme Hegel l’affirmait, mais la
lutte des classes. Marx parle ici de matérialisme dialectique. Il n’y a pas de
principe de l’histoire en dehors du monde, il n’y a que les hommes qui
travaillent et les rapports entre les classes sociales qui font que l’histoire
avance.
Résumée
L'Histoire doit donc être le lieu d'un
progrès régulier de l'Homme (c'est l'idée centrale des philosophies d'Hegel,
Marx, Comte….
L’histoire -2-
Reviewed by rachman
on
février 01, 2019
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