Les Concepts
Autrui (du latin alter,
« l'autre, celui qui n'est pas le même » )
désigne
l'autre dans sa dimension de personne (comme être conscient distinct
d'une simple chose*), de sujet moral. Autrui est a la fois celui qui n'est pas
moi (une autre conscience, celui que je ne suis pas) et le même que moi (c'est-a dire
un sujet comme moi, une conscience comme moi, une subjectivité).
Or, autrui ne se réduit pas à une relation logique de
négation
ou de différence. Et il ne suffit pas encore non plus d’en circonscrire
le sens à la sphère de l’intersubjectivité.
comment définir ce qu’est autrui ?
La réponse semble simple :
autrui, ce sont les autres hommes dans leur ensemble. Cela signifie que je ne
comprends jamais autrui comme étant seulement autre chose que moi, une
chose parmi les choses. Dès la perception, je ne vise pas autrui comme je vise une
chose inerte, c’est-à-dire comme une pure altérité : autrui est tout à la fois autre que moi
et identique à moi. En termes platoniciens, autrui entrelace le même et l’autre.
De ce fait , Autrui
est-il dès lors le semblable, proche ou prochain – condition d’une relation qui nie
toute différence empirique au nom d’un principe de respect universel ?
Ou n’est-il pas au contraire l’altérité radicale, irréductible à la sphère du Même, creusant
paradoxalement la relation par cette différence irrécupérable ?
quel rapport existe-t-il entre moi et autrui ?
-
Rene Descartes
………..cependant que
vois-je de cette fenêtre, sinon des chapeaux et des
manteaux, qui peuvent couvrir des spectres ou des hommes feints qui ne se
remuent que par ressorts ? Mais je juge que ce sont de vrais hommes ; et
ainsi je comprends, par la seule puissance de juger qui réside en mon esprit, ce que je croyais voir de mes
yeux.
Descartes, Les Méditations Métaphysiques, Seconde méditation,
14, éd. Bordas,1987
Nous avons retenu du solipsisme
cartésien l’idée que
le moi est plus certain que le monde : il y a d’abord le moi, puis ensuite
seulement le monde et autrui. Selon Descartes en effet, je n’ai pas besoin
d’autrui pour avoir conscience de moi ; mais tout seul, puis-je avoir conscience d’exister
?
" Je
n'appréhende pas « l'autre » tout simplement
comme mon double. Je ne l'appréhende ni
pourvu de ma sphère originale ou d'une sphère pareille à la
mienne, ni pourvu de phénomènes
spatiaux qui m'appartiennent en tant que liés à l'«ici»
Edmund HUSSERL
Méditations cartésiennes (1929), 5e méditation, Vrin p.99
Husserl va montrer que la
conscience n’est pas une substance, mais une ouverture à l’altérité : je n’ai pas d’abord conscience de moi,
puis d’autrui et du monde, parce que ma conscience est d’emblée rapport au monde et à autrui. Le monde dont je suis conscient
n’est pas un désert vide, car je peux
deviner la trace d’autrui derrière les
choses : le chemin sur lequel je marche n’a pas été tracé par
mes seuls pas.
Avoir le bac c’est facile Révision des Cours de philosophie Nouveau Cours : «Autrui »-1-
Reviewed by rachman
on
décembre 08, 2018
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